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Projets innovants à l’université de Montpellier

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Au département mécanique de la Fac, un concours stimule une promotion de Master 2

« C’est une aventure scientifique et humaine » peut, à juste titre, affirmer Thierry Laurent, responsable du concours « Projets innovants ». Organisé dans le cadre du Master 2 « Conception et développement de produits industriels » de la Fac des sciences de Montpellier. De fait, depuis sept ans, ses étudiants sont mis au défi de proposer une innovation technique, en même temps qu’ils sont placés en situation de création d’entreprise. Et ça marche !

A entendre les soutenances des cinq équipes, on mesure la qualité du travail fourni sur dix semaines et on devine l’état d’esprit qui a présidé à ce résultat. Il faut dire que les enseignants et les professionnels associés n’ont pas ménagé leurs conseils. A l’exemple de Cédric Reynaud « Je les ai encadrés sur la partie design produit ». Et comme en mécanique on aime la précision, Thierry Laurent donne quelques chiffres « 20 consultants pour les équipes projet, 26 consultations par groupe, 8 revues de projet de fin de phase et 46 items d’évaluation de compétences professionnelles ».

Quant aux idées des étudiants, elles ne manquent d’originalité. Et d’éclectisme. Du marteau qui évite de se taper sur les doigts au poétique coffret permettant d’offrir une bague, en passant par un combiné casque-antivol. Ou encore deux inventions renvoyant à l’enfance, comme le jeu de construction soumis à des tremblements de terre ou la balançoire à sensations nouvelles. « Pour trouver notre projet, on s’est posé la question : vous vous souvenez de quand on était gamin ? C’était marrant de faire de la balançoire » explique Quentin, le directeur commercial de la société REVOLINNO. Avec Damien le PDG, et Younès, le directeur R et D, ils ont imaginé un dispositif mécanique créant une rupture dans le mouvement habituellement régulier du balancement. Tout en abordant, comme les autres équipes, les étapes conduisant de l’idée à l’étude de marché, la stratégie commerciale, la communication… Et en intégrant les questions de brevets, de normalisation, d’écoconception, de design produit, de prototypage, d’industrialisation, de design graphique et de gestion de projet.

Chaque présentation, dynamique et bien calibrée dans les vingt minutes octroyées, a séduit l’auditoire. Un jugement positif également formulé la veille par les professionnels qui avaient évalué officiellement les projets. « Je veux souligner le travail, l’état d’esprit, la fluidité du discours » pouvait conclure Thierry Laurent. Avant de préciser que le jury avait primé le « Hammer Punch » et le « Showbox » et attribué à « Ubicloo » le prix de la communication. Question naïve ? Faut-il des mots anglais pour séduire les acheteurs ? Une interrogation qui ne doit pas faire oublier les performances d’une filière dont les débouchés sont attestés. Et qui soigne son réseau d’anciens élèves, comme le confie son responsable « Depuis vingt ans, nous avons formé quelques 500 étudiants. Nous les réunissons chaque année. En 2019, sera invitée la promotion sortie il y a une décennie ». Que du positif.

Guy Hébert