Indigo d'Oc

Collectif pour le design

Candice Jaussent, bien dans ses bottes

Presse interne

A quelque chose malheur est bon. Ce proverbe, Candice Jaussent l’illustre parfaitement. Si à la trentaine, elle peut afficher de multiples formations et des expériences variées, la jeune femme le doit en partie au dur marché du travail. « C’est difficile de trouver un emploi pérenne quand les études manquent d’ancrage professionnel » regrette d’emblée Candice. Et pourtant, elle aligne un impressionnant CV. BTS, deux licences, Master 2 en design, bachelor’s degree en shoes design et une dizaine de stages, partagés entre design et communication. Et, pas seulement cantonnés à la région de sa jeunesse. Naissance à Orange, Bac scientifique à Bagnols-sur-Cèze, BTS à Marseille, licence à Nîmes et Master art et design d’objet à l’ESAD d’Orléans, pour la formation initiale. Des années ponctuées et suivies de stages à Venise, Milan, Montréal pour un Erasmus. Avec d’autres opportunités à Montpellier, Orléans ou Paris. 

Cette énumération permet d’imaginer la diversité de ses acquis. Associées à une agilité d’esprit et une faculté à rêver. Les injonctions de Mark Twain « Explore. Rêve. Découvre » lui correspondent à merveille. En design, Candice a abordé  luminaire, mobilier, packaging, verrerie, objets et textiles innovants … Travaillant aussi bien sur un doseur à café que sur un bag in box, un shaker à cocktail ou un foulard antipollution ! Pour son Master, l’étudiante a choisi de  réfléchir au design inclusif. « Je me suis intéressée à la balnéothérapie en créant un bustier d’aide à la flottaison, des objets et des jeux pour la rééducation dans l’eau».  Accessoirement, elle continue de porter un intérêt au handicap dans son poste actuel à  La Botte Gardiane, en s’intéressant au sur-mesure.  « Durant ma formation à l’Institut Colbert de Cholet, où je suivais une qualification design appliqué à la chaussure, j’ai contacté cette entreprise artisanale  camarguaise, labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant. Dans l’atelier de fabrication, je travaillais au bichonnage des modèles de la marque et au contrôle qualité ». Créant au passage un sabot capsule, en cuir, destiné à un client japonais. 

 

De là à occuper un poste de responsable de la communication, non prévu dans l’organigramme de la maison avant son arrivée, il y a un grand pas que le profil de Candice a justifié. Complété par une force de conviction et un dynamisme enjoué. « Je connaissais de l’intérieur toute la chaine de fabrication et, en même temps, mes activités dans l’événementiel, dans la gestion de projets culturels me permettaient de défendre la création d’un emploi durable » affirme la jeune femme avec une certaine fierté. De fait, n’avait-elle pas organisé des évènements à Orléans. Et à Montpellier, dans le cadre d’un service civique au Centre d’arts appliqués La Fenêtre, Candice avait assuré la Com, le suivi d’expo, les relations presse. Ayant été également l’adjointe du commissaire  de l’expo les territoires du design  ou du Design Tour de 2013. L’occasion d’évoquer les moments passés avec Thibault Desombre, un designer reconnu et passionné. « C’était une encyclopédie sur le design à lui tout seul » reconnait bien volontiers celle qui a aussi assisté, en même temps, à son action pour créer Indigo d’Oc. Aujourd’hui, c’est pour ce collectif de designers d’Occitanie qu’elle vient de présenter La Botte Gardiane, lors des réunions mensuelles de l’association. Un souvenir en appelant d’autres, Candice revoit ce qui l’a amené au design, depuis l’enfance. « Dès six ans, je voulais devenir styliste. Mes parents m’ont offert des cours de dessin jusqu’à l’adolescence. Au collège, un stage chez une décoratrice d’intérieur, sensible à l’objet et à l’espace, m’a fait retrouver l’idée de faire un métier créatif » glisse Candice, tout en se rappelant  qu’elle avait dû réfléchir, en apprentie designer, sur la déco de sa chambre. Elle garde aussi en mémoire une de ses profs l’ayant ouvert sur le design italien, en BTS. Au-delà, les lectures de Victor Papanek et John Thackara, le travail de Sottsass, de Castiglioni et des frères Bouroullec, le Bauhaus, ont conforté sa vocation et forgé ses convictions. L’Italie, dont elle parle la langue occupe également ses rêves. La montpelliéraine se serait bien vue travailler à Rome pour designer les chaussures des acteurs de péplums ! Mais c’est à La Botte Gardiane qu’elle a trouvé son bonheur. Même si elle n’est pas encore allée au bout de ses idées, Candice peut continuer à s’adonner, comme elle le fait depuis plus de vingt-cinq ans, à toutes les danses possibles et imaginables. Il male per il bene, giusto ? 

Guy Hébert

Contact : candice.jaussent@gmail.com